Génération slashers : ces trentenaires qui se créent une vie professionnelle sur mesure

On les appelle les « boulimiques du travail » ou « shizophrènes professionnels ». Par choix ou par nécessité, de plus en plus de salariés font le choix d’endosser plusieurs casquettes professionnelles dans le but de s’épanouir. Le slasher comme on l’appelle, a généralement entre 25 et 35 ans et il est en train de révolutionner notre façon de travailler. Fini le schéma traditionnel avec un même métier toute une vie, ces multi-casquettes revendiquent leur côté touche-à-tout.

Le « slashing » est un terme qui apparaît pour la première fois il y a déjà 11 ans dans l’ouvrage de l’américaine Marci Alboher, « One person/multiple carreers ». En 2010, l’auteur et entrepreneur Seth Godin, ancien responsable marketing direct chez Yahoo, vulgarise le concept à travers une analogie :  « Mon grand-père a fait le même travail toute sa vie, mon père a eu sept emplois différents tout au long de sa carrière et moi j’ai eu sept emplois en même temps ».

Joindre l’utile à l’agréable

Les slashers veulent avant tout faire coïncider le mieux possible leur vie privée et leur vie professionnelle. Pour eux, pas de concession possible, la vie professionnelle doit être en totale adéquation avec leur bien-être personnel. Cumuler plusieurs emplois est un phénomène connu des pays anglophones. La tendance apparaît en France avec le phénomène d’ubérisation des métiers.
A l’origine, les salariés deviennent slasher plutôt par nécessité. Leur salaire ne leur offre pas un niveau de vie satisfaisant, alors ils créent d’autres sources de revenus. Mais, de plus en plus souvent, cumuler deux ou trois activités devient un choix et les slashers se créent une vie professionnelle sur-mesure. Alors qui sont-ils et à quoi ressemble leur vie ? Rencontre avec deux d’entre eux.

Mathieu, community manager / correspondant local de presse / footballeur semi-professionnel

Mathieu est devenu slasher quand il a découvert qu’il ne pouvait séparer sa passion de ses autres métiers : «  A l’époque j’étais étudiant : en alternance comme community manager, joueur de foot semi-professionnel et correspondant local de presse. Je souhaitais me consacrer au football et multiplier les activités me permettait ainsi de vivre décemment « . Aujourd’hui, Mathieu est chargé du marketing dans une PME de Laval et a monté sa micro-entreprise en tant que community manager : «  Faire du marketing me plaît beaucoup parce que c’est très concret et les tâches sont extrêmement variées. Je souhaitais tout de même continuer à travailler sur les réseaux sociaux. Slasher me permet de tout faire et d’avoir des compétences larges « . 

Caroline, chargée de communication / vendeuse

Caroline aussi exerce deux métiers : les lundis et mardis, elle est chargée de communication pour une institution publique et elle travaille dans un concept-store parisien le reste du temps. Une vie idéale qu’elle revendique même si cette façon d’envisager le travail est parfois difficile à faire accepter : «  Aux yeux des employeurs, je ne suis pas très fiable parce que cela signifie, selon eux, que je ne sais pas m’investir pas à 100 % dans une mission. Les gens qui travaillent dans la communication me voient comme une extraterrestre. Dans la vente, c’est différent. Le travail de vendeuse a une mauvaise image de  » petit boulot  »  : autour de moi, les gens sont donc persuadés que je fais ça en attendant mieux. Alors que c’est faux. Aujourd’hui ce que je fais porte un nom : le slashing. Pour moi, c’est plutôt idéal. Je suis devant un ordinateur la moitié de la semaine et le reste du temps je travaille dans un magasin branché « .
Le métier de ses rêves, c’est justement cette multiplicité d’activités. Mais pour son entourage Caroline reste une jeune femme qui n’a pas encore trouvé sa voie : «  Mes amis et ma famille pensent que je ne sais pas ce que je veux alors que c’est justement le contraire !  « , clame-t-elle.

Des jeunes actifs qui ne rêvent plus de CDI

Ces jeunes actifs n’ont pas envie de se battre pour un contrat pérenne. Pour eux, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Les slashers n’accordent, en effet, que peu d’importance à l’ancienneté, l’avancement ou les promotions possibles d’un système traditionnel mis en place par les générations précédentes.
L’estime de soi et le bonheur au travail passe par la liberté de faire ce qu’il leur plaît. Caroline a fait le choix de ne pas choisir :  » Ce qui me plaît le plus c’est d’avoir ces semaines variées avec cette alternance et d’avoir presque deux vies en une « . Et si c’était ça le bonheur au travail ?

Sujets liés : Jeunes diplômés
  • John Arktor,

    Quel ramassis abject de propagande immonde. On ne rêve pas de CDI, on aime cumuler les boulots non pérennes, on adore ne pas savoir si on ne va pas être à la rue le lendemain…
    Vous êtes complètement stupides ou vous le faites exprès ? Je ne vous crois pas stupides…

  • Greg,

    Ne rêvons pas, s’il y a du slash (j’en suis), c’est parce qu’il n’y a plus d’opportunités et des salaires insupportablement bas – et ce depuis des années…

    Les gens se sont adaptés, ce n’est rien d’autre que du Darwinisme social (et s’ils apprécient ce mode de vie, tant mieux mais est-ce réellement une évolution dans le bon sens – et un modèle reproductible à l’ensemble de la population active?)

  • Hassina,

    Oui quand on travaille pas à l usine…femme de ménage ou serveuse…
    Ce sont des métiers ou on est trop fatigué physiquement que faire deux job et sincèrement mettre des commentaires sur le net n’est pas un «vrai» métiers entre nous

  • Hassina,

    Bon mal dit et mal rédigé mais vous avez compris

  • Navarro,

    Je vois que certains pense que community manager c’est « mettre des messages sur internet » MDR avant de dire des bêtises il serait de bon ton de se renseigné !

La newsletter des recruteurs

En cliquant sur « S'inscrire », vous acceptez les CGU et la politique de traitement de vos données personnelles.

Illustration newsletter

Vous êtes recruteur ?

HelloWork vous aide à trouver des candidats.
Découvrir nos solutions